
31 juil. 2025
Recourir à un manager de transition en finance permet de faire face à des situations complexes : vacance temporaire d’un poste clé, période de transformation, projet structurant, situation de crise, ou encore accompagnement post-acquisition. Mais combien coûte réellement cette ressource experte ? Et comment se construit son tarif ? Comme pour tout consultant, le tarif est exprimé en TJM : Taux Journalier Moyen. Pour bien comprendre ce que cela recouvre, il faut revenir aux éléments constitutifs du prix.
1. Base de calcul : le coût de la ressource
Le point de départ est le coût d’un profil équivalent dans un format salarié. Un manager de transition en finance est souvent un ancien Directeur Administratif et Financier (DAF) ou un contrôleur de gestion senior, avec une expérience significative.
Prenons un cas médian : un DAF de PME expérimenté, avec un salaire brut annuel de 100 000 €.
En ajoutant les charges patronales, les coûts de fonctionnement, les équipements, la formation et les frais généraux, on estime un coût employeur complet autour de 155 000 €.
Ramené à 220 jours travaillés par an, cela donne un coût journalier brut de 704 €.
Ce chiffre reste théorique. Il suppose que la ressource serait employée à 100 % de son temps, ce qui n’est pas le cas d’un indépendant ou d’un manager de transition.
2. L’effet du taux d’activité
Cette notion que nous introduisons ici, le taux d’activité, est d’une importance capitale dans la constitution du prix d’un consultant. En réalité, pour que la proposition de valeur puisse être tenue, il faut intégrer au modèle des temps d’inter-contrat qui garantissent la flexibilité nécessaire à un démarrage rapide et un arrêt rapide.
Contrairement à un salarié, un consultant indépendant ou un manager de transition ne peut pas facturer 100 % de son temps. Les périodes d’inter-contrat, de prospection, de veille, de gestion administrative ou simplement de disponibilité font chuter le taux d’activité réel.
Dans la profession, un taux d’activité entre 70 % et 80 % est déjà considéré comme bon. Cela signifie que sur 220 jours ouvrés, seuls 150 à 176 jours sont facturés.
En intégrant ce paramètre, on constate que le coût réel par jour facturé augmente sensiblement. Dans notre exemple précédent :
à 70 % de taux d’activité → coût jour réel = 155 000 € / 154 jours = 1006 €
3. Le rôle de la marge
Si vous passez par un cabinet ou une société de portage, une marge est ajoutée au coût du consultant. Elle sert à couvrir les frais commerciaux, les charges fixes de structure, la gestion du risque d’intercontrat… et à dégager une rentabilité.
Les marges pratiquées varient généralement entre 15 % et 50 %, selon :
la spécialisation du cabinet,
la rareté du profil,
et les conditions commerciales de la mission.
Cela montre qu’un TJM de 1 000 à 1 500 € par jour reste souvent nécessaire pour que l’opération soit économiquement viable à la fois pour le manager et pour la structure qui l’emploie ou le représente.
4. Et concrètement, combien ça coûte ?
En pratique, un bon Manageur de Transition :
⇒ sera suffisamment renommé et demandé pour se situer dans des tranches d’activité élevées (entre 70% et 80%)
⇒ puisqu’il est compétent justement, sera en droit d’attendre une rémunération adaptée pour son travail.
Dans la majorité des cas observés en PME ou ETI, les tarifs d’un manager de transition en finance expérimenté s’échelonnent entre 900 € et 1 300 € par jour, hors TVA.
Les écarts s’expliquent par :
la durée de la mission (plus elle est longue, plus le TJM peut être optimisé),
le degré d’urgence du démarrage,
la rareté du profil,
le niveau d’intervention (opérationnel, managérial, stratégique).
5. Au-delà du TJM : ce que vous achetez vraiment
Le TJM ne dit pas tout. Il n’est qu’un indicateur financier. Pour juger du coût réel, deux autres approches peuvent être plus pertinentes :
Coût unitaire d’un livrable
Combien coûte l’élaboration d’un budget consolidé, la mise à jour d’un modèle financier, la sécurisation d’un cut-off ou la refonte d’un suivi de projets ? Comparer ce coût à celui d’une ressource interne moins expérimentée permet une évaluation plus juste de la valeur produite.
Retour sur investissement (ROI)
Un bon manager de transition finance permet souvent :
d’éviter des erreurs coûteuses (ex. erreurs d’arrêté ou de facturation),
d’accélérer les prises de décision,
de structurer des fonctions finance durables dans le temps.
Le ROI se mesure aussi dans la rapidité d’exécution et dans la montée en compétence de l’équipe en place.
En résumé
Le coût d’un manager de transition en finance ne se limite pas à son TJM. Il résulte d’une équation équilibrée entre :
un coût de revient réaliste (selon son taux d’activité),
une marge raisonnable du cabinet,
et une valeur livrée tangible, dans des contextes souvent urgents et exigeants.
Le bon réflexe est de qualifier précisément le périmètre de la mission, pour que le retour sur investissement soit clair, mesurable, et rapide.